Favoriser l’esprit d’équipe et la coopération
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » dit l’adage… et c’est vrai ! Favoriser la confiance, la coopération, la vigilance partagée, ce n’est pas toujours facile, mais ce sont des compétences clés du leadership en sécurité.
Confiance et coopération, pourquoi c’est important ?
Suffit-il de décréter vouloir « plus d’esprit d’équipe, une meilleure coopération » au sein d’une équipe, d’une organisation pour que cela se produise effectivement ? Non, nous explique le conférencier et auteur Simon Sinek dans une conférence TEDex sur la coopération et la confiance : « Je ne peux pas simplement vous dire « Croyez-moi » pour que vous ayez confiance en moi. Je ne peux pas simplement donner l’ordre à deux personnes de coopérer pour qu’elle le fassent. Car la confiance et la coopération ne sont pas des instructions, mais des sentiments ». Qu’on peut favoriser en mettant en place des conditions favorables, mais pas décréter.
Si nous sommes en confiance, nous mobilisons nos énergies pour nous protéger, ensemble, des dangers et des accidents. Sans confiance, nous mobilisons nos énergies contre les autres, pour nous protéger d’un chef, d’un collègue, d’une entreprise donneuse d’ordre…
Les pratiques de coopération au service de la sécurité
Pour sortir des silos dans lesquels les entreprises ont parfois pu « caser » leurs services, pour faire en sorte que la sécurité – mais aussi bien d’autres sujets ! – soit transverse, il nous appartient de définir de nouveaux modèles de coopération. Coopération entre le management et les salariés, entre salariés d’une même équipe ou avec d’autres équipes, entre entreprises utilisatrices et entreprises intervenantes… La coopération se traduit par 3 types de pratiques :
- Informer et être informé : coopérer pour une bonne circulation de l’information afin de mieux identifier et signaler les anomalies et dysfonctionnements,
- Apprendre et progresser en sécurité : coopérer pour transmettre les connaissances acquises grâce à l’expérience, pour partager les analyses d’accidents et incidents,
- Prendre des initiatives en sécurité : coopérer pour prendre collectivement des décisions adaptées – ou du moins trouver un consensus - face aux événements imprévus.
Alors aujourd’hui, comment favoriser cet esprit d’équipe et cette coopération ?
1. Trouver un intérêt à coopérer
Favoriser la coopération, cela suppose d’abord que les uns et les autres, au sein d’un collectif – et entre collectifs – « trouvent du sens dans la coopération, en termes d’intérêts et de valeurs, afin de s’y engager. Car coopérer est coûteux, cela demande de reconnaître qu’on ne peut pas faire sans l’autre » poursuit Florence Osty, sociologue. Interrogez-vous sur « Quels sont les intérêts des différents acteurs à coopérer ? Qu’est-ce qui peut générer un sens partagé ? ».
2. Encourager le dialogue
Un collectif n’est ni un tout homogène où chaque membre partagerait tout à 100% ni un agglomérat d’individualités. Développer la capacité d’écoute, encourager les échanges autour des risques majeurs, des règles ou encore des bonnes pratiques, favoriser les espaces de débat sur le travail, autour des risques majeurs, … voilà une mission, certes pas facile, mais essentielle pour avoir une qualité de relation au travail et lutter contre le silence organisationnel.
3. Favoriser la confiance
Enfin, on l’a vu, la confiance est une notion clé pour que la sécurité soit une affaire collective. Au sein des entreprises, l’instauration d’une culture juste est un principe fondamental pour encourager cette confiance. Il s’agit de mettre en place un cadre clair, juste et équitable de reconnaissance des bonnes pratiques et de réaction face aux écarts.
La vigilance partagée au service de la coopération
Parmi les pratiques au service du leadership en sécurité, la vigilance partagée est un incontournable.
Elle part du principe que, concentrés sur une tâche - une vanne à ouvrir, une réunion… - nous devenons « aveugle et sourd » aux signaux extérieurs qui nous entourent, comme un bruit par exemple. « Nous ne percevons qu’une toute petite partie de notre environnement, et c’est normal » explique Isabelle Simonetto, docteur en neurosciences.
Nous ne pouvons pas tout voir, tout entendre, acceptons-le ! Et mettons en place une parade adaptée : la vigilance partagée. Cela consiste, en cas de situation dangereuse ou de doute, à :
- Oser interpeller
- Savoir interpeller
- Accepter d’être interpellé
La vigilance partagée s’adresse à toutes et tous, quelque soit son niveau dans l’organisation. Opérateur, manager, membre de l’équipe de direction, posons-nous cette question : « appliquons-nous les principes de vigilance partagée ? ».
Les leaders en sécurité ont un vrai rôle à jouer pour favoriser l’esprit d’équipe et la coopération. Il leur revient de :
- Apprécier et valoriser les actes coopératifs dans et entre les équipes…
- … à l’inverse, identifier les manques de coopération et mettre en place les actions nécessaires pour s’améliorer
- Développer un esprit d’équipe orienté vers la sécurité et basé sur le respect mutuel
- Garantir une qualité de dialogue, des espaces de débat constructif
- S’intéresser aux collectifs existants, à ce qui « fait sens » pour les uns et les autres
- Faire vivre un climat de confiance et encourager une culture juste et équitable
| En savoir plus sur les 7 principes du leadership |
"Favoriser l’esprit d’équipe et la coopération" est le 6e des 7 principes du leadership. Pour en savoir plus sur les autres principes, consultez nos articles :
SE FORMER AU LEADERSHIP EN SÉCURITÉ
Découvrez notre formation 100% digitale " Développez le leadership en sécurité de vos managers", en inter ou intra entreprise.
Découvrir la formation sur notre site web www.safety-in-practice.org