Maîtriser les impacts sociaux, organisationnels et humains des projets de transformation

Nos sociétés vivent des mutations permanentes (économiques, sociales, sociétales, géopolitiques, etc.). Dans les entreprises aussi, les projets de transformation se multiplient : évolution des métiers et des compétences, modification des outils de production, changement de pratiques professionnelles… Quels impacts ces projets de transformation vont-ils avoir sur la maîtrise des risques ? C’est la réflexion que mène en ce moment l’Icsi avec ses adhérents, au sein du groupe d’échange « Analyse des impacts sociaux, organisationnels et humains (SOH) des projets de transformation ». 

Des projets de transformation, partout et tout le temps

Les projets de transformation ne se résument pas aux grandes démarches d’entreprise ou aux changements d’orientation stratégique. C’est aussi la « vie normale » des entreprises. De nombreux projets, de toute taille et de toute nature, peuvent impacter la sécurité au quotidien.
 

Ces transformations peuvent par exemple porter sur :

• L’organisation du travail : adéquation objectifs/ressources, arbitrages, circulation de l’information, etc.
• Les processus de fabrication et les outils de production : robotisation, autonomisation des machines, supports numériques à la production, réalité augmentée, etc.
• Les pratiques de management : distanciation liée au télétravail, déploiement de compétences non techniques, évolution des compétences des managers, etc. 
• Les pratiques professionnelles : évolutions technologiques, modifications des collectifs, évolution des métiers, nouvelles démarches d’entreprise, etc. 
• L’environnement de travail : télétravail, aménagement des bureaux, conception des postes de travail, etc. 
• Les orientations stratégiques de l’entreprise : projets de fusion-acquisition, externalisation de certaines activités, etc.

Pour une maîtrise durable des risques, il faut maîtriser les impacts des projets de transformations au sens large.

Des impacts sur la sécurité mais pas que… vers une approche globale des risques

Les risques ne sont pas cloisonnés. C’est du moins la conviction des participants au groupe d’échange « Analyse des impacts SOH des projets de transformation ».  

Il faut considérer les impacts d’un projet sur :

• la maîtrise des risques industriels et, au-delà de l’usine, des risques encourus par le territoire, l’environnement et les riverains du site industriel en cas d’accident majeur ;
• la sécurité du personnel… mais aussi sur la santé au travail. A ce titre, il ne faut pas négliger le volet des risques psychosociaux (RPS) générés par certains projets de transformation. Et derrière : un risque bien réel de baisse d’attractivité des postes et de perte de compétences ;
• la performance de l’entreprise : on entend par là un risque sur la performance économique bien sûr, mais aussi sur la qualité du travail.
   

L’enjeu est de réfléchir à la maîtrise de tous les risques de la façon la plus simple possible, en se posant les bonnes questions en amont : quel est l’objectif du projet de transformation ? à quoi va-t-on toucher exactement ? quels impacts ? 
 

Une analyse au prisme des facteurs sociaux, organisationnels et humains (FSOH)

Pour anticiper l’ensemble des impacts des projets de transformation, les FSOH seront d’un grand secours !

Oui, vous avez bien lu « FSOH »… Vous connaissiez les FOH qui désignent les facteurs organisationnels et humains de la sécurité. On ajoutera donc ici le « S » pour les facteurs « sociaux ». 
En ligne de mire : une attention accrue aux collectifs, au climat interne de l’entreprise, à la santé au travail, aux risques psychosociaux et au dialogue social.

Aussi, le groupe d’échange « Analyse des impacts sociaux, organisationnels et humains (SOH) des projets de transformation » travaillera ces prochains mois sur :

• une réflexion autour de l’ensemble des facteurs à protéger dans les projets de transformation (au niveau organisationnel, managérial, des collectifs de travail, des processus opérationnels, sur l’environnement et les conditions de travail, etc.) ;
• un benchmark de bonnes pratiques et de projets ;
• une méthodologie outillée, simple et opérationnelle pour mieux maîtriser les impacts des projets de transformation.