Les attributs d’une culture de sécurité performante
Certaines cultures organisationnelles sont plus favorables que d'autres à la prise en compte de la sécurité dans les arbitrages. La bonne nouvelle, c'est qu'on connaît leurs caractéristiques : un excellent point d'entrée pour savoir sur quoi porter les efforts de changement ! Quels sont donc les attributs d'une culture de sécurité performante ?
Article du 1er mars 2017 - mis à jour le 2 mars 2021
| Vidéo : 7 attributs pour une culture de sécurité performante |
- la stratégie globale de l'organisation (en violet),
- les acteurs (en bleu)
- les processus (en orange).
#1. La conscience partagée des risques les plus importants
Nous avons souvent tendance à l’oublier tellement cela parait évident, mais la conscience partagée des risques les plus importants est une priorité en matière de sécurité car ce sont les risques les plus graves qui menacent le plus l’organisation.
Les risques peuvent être classés en fonction de leur gravité : les accidents bénins, les accidents graves ou mortels, et les accidents majeurs susceptibles d’entrainer un grand nombre de victimes ou d’avoir des conséquences sur l’environnement. Aussi, les entreprises ne font pas face aux même types de risques, et comptabilisent donc des types d’accidents très différents : chutes en hauteur, explosions, risques électriques, incendie, etc.
La prévention des accidents majeurs ainsi que des accidents graves et mortels est une priorité en matière de prévention.
Un support de sensibilisation
Le poster A3 sur la conscience partagée des risques les plus important, avec quelques bonnes pratiques.
#2. La culture interrogative
Il s'agit de partager la conviction que la maîtrise des risques n'est jamais acquise. L'organisation veille à une vigilance collective constante, même après de longues années sans accidents graves, et cultive le doute.
Les acteurs de l’organisation sont conscients que, quelle que soit la qualité de la préparation, des barrières techniques, et des procédures, il peut toujours exister des écarts entre ce qui a été prévu et ce qui se passe effectivement. Il est donc nécessaire de s'interroger en permanence sur la réalité du terrain, et d'encourager les signalements et les alertes.
L’ organisation favorise le retour d'expérience et la recherche les causes profondes des évènements graves. Elle apprend des leçons tirées - on parle aussi de culture apprenante - et fait évoluer en conséquence ses dispositifs, procédures, programmes de formation...
Un support de sensibilisation
Le poster A3 sur la culture interrogative, avec quelques bonnes pratiques.
#3. L'équilibre pertinent entre la sécurité réglée et la sécurité gérée
L’organisation édicte des règles et des procédures afin de garantir la sécurité, c’est la sécurité réglée. Elle valorise la conformité aux règles.
Cependant, en situation réelle, toutes les règles ne sont pas toujours transposables à tous les scénarios. Sur le terrain, face à la réalité de certaines situations, les femmes et les hommes font appel à leurs compétences pour réagir de façon appropriée : c'est la sécurité gérée. Elle permet une certaine marge de manœuvre aux salariés des entreprises pour gérer au mieux les situations selon le contexte.
Le défi pour l’entreprise sera de trouver le juste équilibre entre sécurité gérée et sécurité réglée et il n’y a pas de modèle unique. L’arbitrage entre sécurité gérée et sécurité réglée dépend de l’entreprise, mais aussi du secteur d’activité.
Un support de sensibilisation
Le poster A3 sur la sécurité réglée et la sécurité gérée, avec quelques bonnes pratiques.
Nos publications
- Professionnels, experts et super experts, un éclairage supplémentaire sur «sécurité réglée-sécurité gérée»
- Promouvoir les comportements proactifs en sécurité est incontournable pour développer la culture de sécurité
- Multiplier les règles ne garantit pas la réduction du nombre d’accidents
- Organiser et piloter la manière de faire face à l’imprévu fait partie du travail de la ligne hiérarchique
#4. La culture intégrée : la mobilisation de tous
La culture intégrée résulte de la conviction que personne ne détient seul l’ensemble des connaissances nécessaires pour assurer de bonnes performances en matières de sécurité. Les différents départements doivent disposer chacun d’informations essentielles pour la sécurité.
Il faut favoriser à la fois, la ligne managériale et les opérateurs, les sous-traitants, ainsi que les instances représentatives du personnel.
Un support de sensibilisation
Le poster A3 sur la mobilisation de tous, avec quelques bonnes pratiques.
#5. L'attention permanente aux trois piliers
La sécurité repose sur 3 piliers :
- La sécurité technique est le premier niveau de sécurité qu’il convient d’observer. Les actions techniques sont liées à l’intégrité des installations, ou encore à la mise en place d’automatismes de protection ou de capteurs de défaillance.
- Les systèmes de management de la sécurité, sont la formalisation des processus, des procédures et des règles édictées.
- Beaucoup plus récemment, sont apparus les facteurs humains et organisationnels, avec la prise en compte des individus et des collectifs de travail.
Une action cohérente sur ces 3 piliers est indispensable pour progresser en sécurité.
Lire l'article : Les 3 piliers de la sécurité, une attention permanente nécessaire
Un support de sensibilisation
Le poster A3 sur les 3 piliers, avec quelques bonnes pratiques.
#6. Le leadership du management et l'implication des salariés
Les managers de tous niveaux sont des acteurs clés de la culture de sécurité. Leurs comportements et la place qu’ils attribuent à la sécurité dans leurs arbitrages très concrets, sont le principal déterminant des comportements des autres vis-à-vis de la sécurité. La mobilisation collective passe nécessairement par l’existence d’un certain leadership du management. Il s'agit là de la capacité du manager à influencer les comportements pour qu’ils deviennent plus sûrs.
Le management direct participatif permet de combiner un haut niveau d’exigence et une grande capacité d’écoute et de prise en compte de la réalité. L’implication des salariés s’en trouve favorisée par un climat de confiance et l’on observe une plus grande participation à la remontée d’informations et à l’analyse des situations dangereuses et des incidents à haut potentiel.
Un support de sensibilisation
Le poster A3 sur le leadership et l'implication des salariés, avec quelques bonnes pratiques.
#7. La culture de la transparence
Il s'agit de générer de la confiance au sein de l'organisation pour libérer la parole. Le concept de culture juste est inhérent à la culture de la transparence. Il est lié à la mise en place d’une politique reconnaissances/sanctions claire, équitable et comprise dans l’organisation. De bonnes pratiques en la matière auront tendance à mettre les salariés en confiance. A l’inverse, une sanction arbitraire ou un manque de reconnaissance inciteront à la défiance.
Une cohérence entre discours et actes, ainsi qu'une communication loyale tant à l'externe et à l'interne, sont également des clés de la culture de la transparence.
Un support de sensibilisation
Le poster A3 sur la culture de la transparence, avec quelques bonnes pratiques.
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