Les facteurs organisationnels et humains : 4 axes pour agir

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Les facteurs organisationnels et humains : 4 axes pour agir Les facteurs organisationnels et humains : 4 axes pour agir

 

Intégrer les facteurs organisationnels et humains (FOH) à la gestion de la sécurité permet de favoriser des comportements plus sûrs à tous les niveaux de l’organisation. Les FOH comportent 4 dimensions : l’individu, les situations de travail, les collectifs, l’organisation et le management.

 

L’individu, un acteur majeur de l’amélioration de la sécurité

Les entreprises ou les sites industriels ne fonctionnent pas tout seuls ! Les forces vives de l’organisation sont les femmes et les hommes qui y travaillent. Ils sont au cœur de l’activité, en première ligne en matière de sécurité.

Bien sûr, la sécurité repose EN PARTIE sur les individus, que l’on peut accompagner en misant sur :

  • la formation et le développement des compétences ;
  • la mise en place de pratiques de fiabilité : check-lists, minute d’arrêt sécurité par exemple ;
  • des visites managériales ou des observation terrain ;
  • etc.

De telles actions peuvent donner des résultats à la maille individuelle, mais attention à ne pas tomber dans le piège d’une sécurité uniquement centrée sur l’individu ! Une telle approche reviendrait à agir en surface, sans se préoccuper des fondations. Pour travailler en profondeur (et de façon plus globale !), il faut intégrer les autres dimensions des facteurs organisationnels et humains : les situations de travail, les collectifs, et (last but not least) l’organisation et le management.

L’erreur humaine a « bon dos » en cas d’accident

En cas d’accident, l’erreur humaine de l’opérateur de première ligne est le coupable idéal. Or, dans les accidents technologiques majeurs, les causes organisationnelles pèsent bien plus que les causes individuelles.

VIDÉO : Quelles contributions de l'individu et de l'organisation dans les événements ?

 

Les situations de travail jouent un rôle primordial sur les comportements

Les conditions dans lesquelles évoluent les individus sont déterminantes : elles influent sur les comportements. Faites l’exercice : en voiture, conduisez-vous de la même manière sur une route départementale pleine de nids-de-poule et sur une route bien entretenue ? Si vous avez de nombreux passagers à bord en pleine conversation, ou si vous êtes seul(e) ?

En sécurité, il est donc nécessaire de s’intéresser aux situations de travail :

  • l’état des installations et du matériel ;
  • la documentation interne disponible ;
  • les conditions de réalisation de l’activité : bruit, odeurs, etc. ;
  • le moment auquel se déroule l’activité : jour, nuit ;
  • les informations dont les opérateurs disposent ;
  • la conception et l’ergonomie des postes de travail ;
  • le collectif de travail et les relations au sein du collectif ;
  • etc.

L’individu fait lui-même partie de la situation de travail

Son état de fatigue, son rythme biologique, son lien avec ses collègues, son état psychologique lié à certains moments de la vie (maladie, deuils, etc.) sont des éléments à prendre en compte dans l’analyse du travail et le déroulement de l’activité.

 

Les collectifs de travail : un apport essentiel à la sécurité

Dans une organisation, on ne travaille pas seul(e), on fait partie d’une équipe, d’un collectif de travail. L’apport des collectifs à la sécurité est essentiel :

  • les valeurs de sécurité du groupe contribuent très efficacement à uniformiser les valeurs de sécurité de chacun des membres du groupe ;
  • l’entraide, l’esprit d’équipe et la vigilance partagée permettent de détecter et de récupérer des situations dégradées ou des erreurs, d’alimenter le retour d’expérience ;
  • etc.

Un fonctionnement en silo, des tensions entre collectifs de travail, une mauvaise communication, un faible esprit d’équipe… peuvent mettre à mal la sécurité.

CONFÉRENCE : Pourquoi la vitalité des collectifs est une condition de la sécurité ?

(Re)découvrez un basique : l’intervention de François Daniellou, ancien directeur scientifique de l’Icsi, lors d’une conférence organisée par l’Icsi en 2015 sur le thème « Les collectifs, une dimension fondamentale de la culture de sécurité ».

VIDÉO : Pourquoi la vitalité des collectifs est une condition de la sécurité ?

 

L’organisation & le management : pour une action pérenne qui touche au fondamentaux de l’organisation

Les managers sont des acteurs clés

Rien n’influence plus le comportement des salariés que le propre comportement des managers. Par leur exemplarité, leurs arbitrages, leurs renoncements, leurs discours, ils vont impulser un engagement sécurité auprès de leurs équipes. C’est tout l’enjeu d’un leadership en sécurité fort dans les organisations.

Les facteurs organisationnels : comprendre en profondeur le fonctionnement des organisations et les causes profondes des accidents

Une organisation, ce n’est pas qu’un organigramme. C’’est un système complexe, changeant, avec ses collectifs, ses interactions, ses jeux de pouvoirs, son environnement propre.

Des dysfonctionnements au niveau organisationnel peuvent menacer très fortement la sécurité :

  • des arbitrages en défaveur de la sécurité ;
  • une organisation opaque ;
  • une inadéquation entre les objectifs et les ressources allouées ;
  • un faible engagement managérial vis-à-vis de la sécurité ;
  • un silence organisationnel important ;
  • etc.

Comprendre les facteurs organisationnels qui affaiblissent ou renforcent la sécurité permet d’agir sur les ressorts profonds de la sécurité, notamment la culture et les arbitrages.

 

En résumé

Les facteurs organisationnels et humains mériteraient  d’être renforcés dans de nombreuses entreprises. Ce sont des leviers d’action qui bénéficient à la sécurité mais aussi au bien-être au travail et à la performance globale.

 

PUBLICATION

Facteurs humains et organisationnels de la sécurité industrielle : un état de l'art

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