Des synergies essentielles entre l’AFPCNT et l’Icsi

Ghislaine Verrhiest-Leblanc, directrice générale de l’Association française pour la prévention des catastrophes naturelles et technologiques (AFPCNT)

Comment l’AFPCNT s’est-elle emparée de la question des risques industriels ?

Ghislaine Verrhiest-Leblanc : Notre association loi de 1901, créée il y a plus de 20 ans, était historiquement spécialisée sur la prévention des catastrophes naturelles. Elle a pris un nouvel élan en 2022 à la suite de la publication du rapport Courant sur « la transparence, l’information et la participation de tous à la gestion des risques majeurs, technologiques ou naturels » et du plan national « Tous résilients face aux risques » du ministère de la Transition écologique. Dans ce cadre, l’AFPCNT développe un programme associatif pour contribuer au développement de la culture du risque, et a ainsi étendu son champ d’action aux risques industriels. Notre ambition est de travailler à la résilience des territoires et de favoriser la montée en compétence de tous les acteurs face aux risques majeurs. 

Comment se sont créés les liens avec l’Icsi ?

Ghislaine Verrhiest-Leblanc : Peu après le démarrage de ce projet sur la culture du risque, j’ai eu l’occasion d’intervenir sur une table ronde, lors des 20 ans de l’Icsi. C’est le point de départ d’un rapprochement assez naturel entre nos deux associations. L’Icsi travaille sur la culture de sécurité, particulièrement la sécurité industrielle, et sur les facteurs humains, mais aussi sur l’implication et la participation citoyenne. De notre côté, nous sommes spécialisés dans la culture du risque et le citoyen est notre cœur de cible, même si nous nous appuyons sur des relais intermédiaires. Nous avons donc des objectifs et une expérience complémentaires, qui nous ont amenés à définir ensemble des points d’intérêt communs pour bâtir un partenariat.

En quoi les deux structures sont-elles complémentaires ?

Ghislaine Verrhiest-Leblanc : Il existe une synergie d’action essentielle entre l’AFPCNT et l’Icsi. Nous apportons notre vision générique de la culture du risque et une véritable expertise sur les risques naturels, qui nous permettent de porter un regard critique sur les actions qui marchent ou pas dans le développement de la culture du risque. L’Icsi apporte son expertise et ses réseaux sur la partie sécurité industrielle et culture de sécurité. Nous collaborons donc et partageons nos connaissances à la frontière de nos champs d’expertise respectifs, ce qui constitue une source d’enrichissement mutuel.

Comment se concrétise ce partenariat ?

Ghislaine Verrhiest-Leblanc : Notre volonté de travailler ensemble étant bien affirmée, nous avons lancé sans attendre plusieurs projets, dont certains sont déjà en cours de finalisation. Nous terminons par exemple la réalisation d’un cahier de jeux et d’un futur cahier d’activités pour sensibiliser les plus jeunes aux risques industriels. Nos deux structures se retrouvent vraiment sur la dimension humaine, et d’autres outils de sensibilisation et de mobilisation du grand public et des décideurs suivront, dont certains très innovants faisant appel à la réalité virtuelle, au théâtre, à la bande dessinée ou à des œuvres artistiques. Nous préparons aussi un projet commun autour des Rendez-vous Majeurs organisés par Amaris au mois d’octobre. C’est une collaboration très positive, qui porte déjà ses fruits !